Les problème en mémoire à long terme

L'histoire : Arthur & Les Mnémotchkas

La nuit s’installe dans la Forêt du COLIBRI. Elle s’est habillée de sa parure étoilée. Dans ce silence de glace annonçant l’hiver, nous pouvons distinguer comme un bruit…Quelqu’un renifle ! Peut-être est-il enrhumé ? Non. Cela ressemble plus à…Ah ! Des gémissements ! Quelqu’un pleure ! Non attendez ! Pas seulement ! Plus nous nous approchons et plus nous pouvons distinguer un autre bruit comme…Oui ! C’est ça ! Le bruit des dents qui claquent ! A-t-il froid ? Il n’y aurait rien d’étonnant à cela ! Plus nous nous approchons et plus nous pouvons distinguer une silhouette se dessiner devant nous. Une fumée blanche sort de sa bouche. Est-ce un Indien fumant le calumet de la paix ? Non ! C’est le froid ou plutôt la chaleur de son corps contrastant avec le froid. Plus nous nous approchons et plus nous entrevoyons ses cheveux d’un blé doré et son petit minois. C’est un enfant ! A première vu, d’une dizaine d’années…Un tumulte de sensations et d’émotions semblent le traverser. Le Froid et la Peur se marient parfaitement, l’Un semblant être le miroir de l’Autre. Se confondant, dès fois même, parfaitement. Ou même l’Un prenant le relais sur l’Autre. Les sensations de Froid invitant la Peur dans le son et l’entrechoquement des dents. La Peur accélérant la cadence de ses nouveaux pas de dents ceux, proposé par le Froid.

Un papillon semble s’approchait…Qu’entendons-nous? Un bruissement d’ailes??Au bruit, cela ne ressemble pas à un papillon. Pourtant, il est si petit! Ça y est! Ah mais bien sûr! C’est un Colibri!

Ce dernier ou ce premier, peu importe d’ailleurs, fait du sur place devant le jeune garçon. Jamais, nous n’avions vu un tel oiseau avoir cette capacité de voler sur place et même de faire marche arrière de cette façon! Ses battements d’ailes sont si rapides et si puissantes malgré leurs petites tailles, qu’elles en deviennent invisibles. Seul persiste la puissance du mouvement parsemant une légère brise.

Il s’approche et lui dit :

«_ Que fais-tu là petit garçon, assis tout seul dans le Noir?

  _ Je…Je…Je… 

 Ses lèvres bleutées, les mots sortent difficilement. Le colibri l’observe continuant son sur-place d’un air bienveillant et protecteur.

_ Je cherchais un trésor avec mes amis!

_ Et à quoi ressemble-t-il ce trésor?

_ J’ignore quelle forme il peut avoir, mais nous savons qu’il existe. Mais je me suis perdu et je suis incapable de retrouver mon chemin.

_ Incapable, tu dis?

_ Je ne me souviens pas du tout par où je suis passé! Mes parents ont bien raison! Je ne suis qu’une tête en l’air!

_ Ta tête est bien en l’air et en même temps bien rattaché à ton cou. Il me faut voler pour être à ta hauteur. Alors, je ne vois pas en quoi cette phrase te perturbe? Tu n’es pas le premier humain que je rencontre et ils sont tous bien aussi hauts et certains ont leur tête encore plus en l’air que toi! Certains très hautains pourrait-on dire!   

Il est amusant de constater que tu recherchais pendant tout ce temps un trésor que tu tiens entre les mains.

_ COMMENT??????

Tu disais bien que tu ignorais la forme de ce trésor, n’est-ce pas?

_ Oui?!

_ Regarde bien ce que tu tiens entre les mains…

_ Et beh quoi??? C’est une lampe!

_ Une lampe qui éclaire ton chemin, qui clarifie certains points sombres et certains détails. Regarde bien sa forme!

_ C’est vrai que je trouvais qu’elle avait une forme amusante! C’est une forme de poupée, c’est ça?

_ Chaque enfant possède un trésor mais qu’il ne découvre généralement que vers l’âge de 10 ans. Ton âge. Ce trésor s’appelle Mnémotchkas. Ce sont effectivement des poupées aux pouvoirs extraordinaires! Découvrons les ensembles si tu veux bien.

_ Ça fait un moment que j’attends alors allons-y vite, dit-il en se levant précipitamment, si précipitamment que sa tête tourna.

_ Nulle grande découverte ne se fait sur les pas de l’empressement! Les plus grandes découvertes se sont réalisées dans un temps de pause et d’observation ; dans un bain ou en faisant du cerf-volant ou en mangeant une pomme par exemple. Nous, les Colibris, nous faisons du sur place. Nous avons ainsi cette capacité d’observer le monde comme nul autre oiseau ou de prendre le recul suffisant à l’intégration de nouveaux apprentissages. Cela nous empêche pas, par la suite, de faire de très grands voyages et, ce, bien au-delà de ce que l’on pourrait attendre d’un si petit oiseau!

Et alors que tu tiens ce trésor des deux mains, ressens le bien des deux mains et n’essaye pas d’être attentif. Nul besoin d’être Attentif, comme à l’école, pour ressentir tout cela. Cette lampe ne consomme pas d’attention, elle est très économe.

Soudain, nous pouvons observer autour du petit garçon comme un halo de lumière blanchâtre l’entourer tel un tourbillon. Regardez! Des images aussi apparaissent et disparaissent aussi rapidement qu’elles sont apparues. Ecoutez! Les bruits apparaissent et disparaissent encore plus rapidement! Mais même si c’est rapide, je suis sûre qu’un son a attiré plus votre attention qu’un Autre. Moi c’est la chouette qui hulule et vous? Sentez! Oh non! Pas ça! Ça pue!...Oh! Oui! Ça j’adore! Je vais fermer mes yeux pour le garder plus longtemps! C’est quoi cette odeur? Je connais pourtant!!! C’est extraordinaire! Toutes ses images, ses sons, ses odeurs en quelques millisecondes…

Regardez Arthur se concentre pour essayer d’en attraper!

Soudain, le Halo tombe. Une lueur bleue rouge apparaît en même temps que la lampe s’ouvre. Regardez une poupée en forme de policier apparaît! Il semble faire la circulation. Les informations non saisi  par l’enfant s’évanouissent dans le noir obscur de la nuit. Tandis que celles qu’il tient entre les mains s’éclairent de plus en plus! Moi cette odeur que j’adore ou celle que je connais mais qui me revient pas de suite, se fait plus intense!

« _ Bonjour jeune homme. Comment t’appelles-tu?

   _ Arthur.

   _ Enchanté Arthur. Je me présente; Memovivetchka car je suis vif comme l’éclair et que je m’occupe de faire circuler les informations dans ta mémoire vive. Certaines ne rentrent pas du tout car inutiles; Un peu comme les publicités de ton portable que tu bloques. D’autres, quant à elles, attendent dans la salle d’attente en attente de traitement. Certaines ne verront que cette pièce et d’autres passeront à la suivante. Je te propose de t’expliquer en te retournant et d’observer ses personnages là-derrière afin de mieux comprendre.

Des images apparaissent avec des visages qui me semblent familiers et cette voix?! A la fois si douce et si virile. Je l’aime bien ce type. Attendez… Ah ben oui c’est moi! Je comprends mieux! Mais que fait-on là? Même si je dois avouer que l’écran nous va plutôt bien! Vous ne trouvez pas?

_ Vois-tu?! Cet observateur qui s’approche au fur et à mesure. Il ne voit rien ou presque rien dans un premier temps. Il formule alors des hypothèses en comparant ce qu’il distingue de la pénombre et ce qu’il sait, de part son expérience. Des détails vont alors être stockés dans la mémoire vive afin d’être comparés aux éléments dans la grande bibliothèque ou disque dur interne stockant nos programmes et nos connaissances depuis notre plus tendre enfance. Tu vois lorsqu’il parle de cette fumée et qui la compare au calumet de la paix. Bon… Lorsqu’il s’est rapproché, il a pu constater l’absence de calumet et que tu étais blond…Bon…En même temps, à l’heure actuelle de nombreux amérindiens sont blonds ! L’indice de la fumée blanche qui avait alors de l’importance comme élément comparatif n’aura plus lieu d’être par la suite et sera effacé.

On remarque lorsque la lampe s’active que des odeurs lui parviennent ; certaines qu’il adore et une autre dont il aimerait se rappeler la provenance. La première sera alors stockée dans la grande bibliothèque tandis que la suivante ne restera qu’en mémoire vive le temps de la comparaison pour, ensuite, laisser la place à une autre information. Eh oui! Il n’y a que 5 à 7 chaises dans cette salle d’attente d’où mon intervention en faisant la circulation!

Il y a, donc, lors de ton trajet, des informations que j’ai invité à rentrer dans cette salle d’attente pour un traitement ultérieur. D’autres sont entrées dans la bibliothèque car utile à plus long terme. Je t’invite à rentrer dans cette salle d’attente.

Arthur suit Memovivetchka d’un pas de loup comme s’il marchait sur des œufs.

_ Allons plus vite! ordonne Memovivetchka d’un ton agacé.

Une salle d’attente apparaît mais différente de ce que l’on pourrait attendre d’une salle d’attente. Cette pièce est de forme sphérique et tourne assez rapidement, alternant chaque information, se projetant sur les murs un peu comme à Eurodisney ou au Futuroscope. Une image d’un très grand et très épais arbre apparaît…à côté…l’image d’une magnifique cascade dont nous pouvons entendre le son… Nous ressentons d’un coup, d’un seul…nos pieds…ils sont tous trempés!!! L’image d’eau et de gadoue apparaît longeant une rivière. Des rires…Puis, plus rien!

Une dame apparaît arborant un tas de livres manquant de peu de se renverser.

_ Vient vite petit! Et en silence svp!

_ Mais?! Je ne parle pas m’dame!

_ Je ne parle pas à toi mais à tes pensées! Ce grésillement est insupportable! Pour ma part, je préfère, et de loin, les pensées fleuries! Regarde bien ce livre maintenant.

La bibliothécaire lui tend le livre qui était au-dessus de la pile. Puis, avant même qu’il ait eu le temps de le saisir, elle le pose à terre et… Que se passe-t-il donc?! Le livre grandit! Si je vous assure!!!C’est Vrai!!! Enfin, vous le voyez bien! Il devient bien plus grand qu’Arthur. Ensuite, elle l’invite à le suivre. Puis, elle…quoi?! Disparaît! Tout à fait! C’est bien ça! Elle disparait dans le livre! Arthur plonge également dans le livre puis disparaît.

Bon… Le mieux ne serait-il pas de les suivre? Allez courage et sautons! Ah! Ben plus facile que nous le pensions! Nous sommes comme sur du coton.

Ecoutons donc ce qui se passe là-bas du côté d’Arthur…

_ Où sommes-nous? Tout est si blanc!

_ Nous l’appelons également l’angoisse de la page blanche!

_ Hein?

_ Ecoute-bien les sifflements qui nous poursuivent depuis tout à l’heure. Que disent-ils?

Arthur tend l’oreille et reconnaît ces sifflements ; si habituels qu’il n’y prêtait même plus attention. Et, pour autant, ses sifflements étaient toujours là présents. Qu’entendons-nous? Tendons l’oreille!

_ Tête en l’air! Tête en l’air! Pas de cerveau! P’tite tête!

Un peu comme le murmure d’un serpent…

De continuer de plus belle;

_ Ça rentre par une oreille et ça sort de l’autre! Une vraie passoire!

Regardez!!! La page bouge là-bas! Et elle renverse tout sur son passage; des lettres, des images…Et plus les sifflements se rapprochent et plus la page ondule vers nous renversant tout autour de nous. Et plus nous essayons de l’ignorer et plus elle ondule et renverse tout!

 

_ Mais que se passe-t-il? Que faire??? Même l’ignorer ne fonctionne pas! J’en perds mes mots!

_ Laisse… Je sens Mémoire arriver sur nos pas!

_ Mémoire???Qui est-ce?

_  C’est la fille d’Imagination. Sans doute l’as-tu déjà rencontré bien des fois sans t’en rendre compte. Elle est ici pour t’apporter La solution…

_Bonjour!!! Dit une voix à fois douce et fluette.

Arthur se retourne et voit un être tout de lumière; Un visage lumineux éclairci d’un large sourire auréolé de cheveux blonds, ressemblant à s’y méprendre à des rayons de soleil. D’ailleurs, Plus Mémoire se fait de plus en plus présente et proche et plus nous pouvons ressentir une douce chaleur bienfaisante, un peu comme si nous étions de nouveau dans le ventre de notre maman… C’est un sentiment de protection intense et de plénitude… Aucun mot ne peut définir l’intensité de ce sentiment.

_ Tu as peur des serpents?? Demande-t-elle de sa voix douce et empathique.

_ Euh Non…Euh oui! Mais…Celui renverse tout sur son passage!

_ Que pourrais-tu faire pour l’en empêcher?

_ L’apprivoiser? Je sais! Je me souviens que dans un film, il jouait de la flûte au serpent pour le charmer. Je vais jouer de la flûte…mais je n’ai pas de…

Avant même qu’il n’ait eu le temps de finir sa phrase et…la flûte apparaît dans les deux mains. Cette solution des deux mains, il la prend et l’utilise des deux mains.

Le serpent exerce ainsi des mouvements plus lents puis ne bouge plus. Les vagues s’estompent. Puis les mots s’encrent de nouveaux les lettre, les formes, les couleurs, les images. Puis de temps en temps, Arthur utilise sa flûte et le serpents s’agitent remuant de temps à autres des mots anciens, inutiles, démodés…Seul ne reste que le plus essentiel…

Mémoire sourit et lui dit :

_ Excellent! Tu es prêt! Viens! Suis-moi!

Au bout de quelques pas…

_ Maintenant ferme les yeux et rappelle-toi quand tu t’es souvenu de ta leçon ou de l’endroit où ta maman avait perdu ses clefs et toutes tes réussites… Et chaque fois que tu t’es relevé de vélo… Souviens-toi cascadeur le nombre de chutes dont tu t’es relevé rapidement!

Les images défilent sur ce nouveau livre ; toutes ces images de ses souvenirs de réussite, de courage et d’apprentissage. Puis, d’un coup, d’un seul, des cygnes apparaissent…Des signes apparaissent ensuite… Des indices…A1…B4…D5…A3…E9…C3…L’emmène à gauche à droite de ce labyrinthe de livres, qui au fur et à mesure, qui s’y prête au Jeu, devient un vrai parcours sabbatique. Et au fur et mesure, il retrouve son chemin. Et à peine le temps de dire Ouf ! Le voilà de retour dans sa maison de vacances.

Il s’est retrouvé.

Ses parents s’élancent vers lui, heureux de le retrouver.

Il regarde ses poupées et leur dit « MERCI ! »