La fertilité
La probabilité de concevoir pour un couple jeune et "sans histoire" ne dépasse pas 25% par cycle, soit une chance sur quatre. La fécondité humaine est faible par rapport à d'autres espèces ; le délai moyen de conception est d'environ six mois.
Après cinq ans de non conception, le risque de stérilité vraie pour le couple est très élevé.
Dans la population générale, à peu près 14% des couples consultent pour hypo- fécondité.
Plusieurs facteurs sont avancés :
- l'âge de plus en plus avancé du désir d'enfant
- le tabac: il diminue la mobilité et la concentration des spermatozoïdes de 22% en moyenne, corrélé au nombre de cigarettes par jour. De même, la morphologie est diminuée et le délai de conception augmente d'environ six mois. L'arrêt du tabac reste un préalable à tout traitement de la fertilité masculine et à toute entrée en FIV pour les femmes fumeuses ( actives ou passives) du fait de la forte diminution du succès des tentatives.
- l'alcool : Une forte consommation masculine ( supérieure à trois verres par jour) est associée à une diminution significative de la fertilité par le biais d'un doublement du délai de conception.
En ce qui concerne les résultats de la FIV, on retrouve généralement, une diminution de la production d'ovocytes, une augmentation des fausses couches pour les partenaires des hommes buveurs par rapport aux non buveurs.
- le cannabis : a un effet de type " oestrogénique" reproduisant l'action hormonale de l'oestradiol, l'hormone féminine et par conséquent, s'opposant à l'hormone mâle, la testostérone. Ce déséquilibre hormonal en faveur de l'hormone féminine est peu propice à la reproduction et à la sexualité en général. La diminution de la quantité de spermatozoïdes chez les consommateurs de cannabis a été retrouvée dans de nombreuses études. Une exposition du sperme à un extrait de cannabis diminue la fertilité des spermatozoïdes les plus compétents, en fonction de la concentration. Le cannabis inhibe la réaction "acrosomique" située sur la tête du spermatozoïde empêchant la pénétration du gamète mâle dans l'ovocyte.
- Le Stress : a une influence négative plus importante sur la fertilité masculine que féminine. Quelle que soit la nature du stress professionnel ou familial, aigu ou chronique, la production de testostérone chute considérablement du fait d'un accroissement de la sécrétion surrénalienne de cortisone et ou de l'élévation de la prolactine.
Ce qui est assez antagoniste puisque, la sexualité est le meilleur anti-stress pour l'homme, et le stress le pire ennemi de la sexualité.
Le parcours médical des traitements de l'infertilité constitue à lui tout seul une source de stress importante et de souffrance psychique.
Cependant, contrairement à une idée reçue, le stress n'a, chez la femme, qu'une influence modeste sur la fertilité. Chez l'homme, un évènement stressant physique ou psychique peut détruire une lignée spermatique pour trois mois. Ceci explique en partie les différences de qualité spermatique constatée sur des recueils à plusieurs mois d'intervalle.
- les facteurs toxiques et environnementaux: les effets toxiques sont bien documentés ( délai de conception, fausses couches) pour certaines substances comme le plomb, le cadmium, les dérives mercurielle, le disulfure de carbone ( solvant), le DBCP et le manganèse. Ces toxiques touchent les hommes travaillant dans l'imprimerie, l'agriculture, la sidérurgie, la céramique.
- les perturbateurs endocriniens : " substances exogènes qui interfèrent avec la synthèse, le transport, la liaison, l'action ou l'élimination des hormones naturelles préposées au maintien de l'homéostasie, de l'équilibre, de la reproduction du développement et ou du comportement" , par exemple, le bisphénol A, œstrogène synthétique utilisé dans le plastique dur transparent de nombreux emballages alimentaires ( bouteille d'eau, biberons, couche protectrice des conserves alimentaires), cosmétiques, écrans solaires...
- certains médicaments
( CHABY, L. (2010). Vivre & Comprendre. L'infertilité masculine.L'oubli du père. Ellipses : Paris)